La désinfection d’outils médicaux par UVC est devenue un sujet brûlant depuis le début de la crise pandémique. En dehors du coronavirus, d’autres agents infectieux peuvent également se transmettre rapidement entre les patients, le personnel médical et les visiteurs. Les tensions occasionnées par l’approvisionnement des dispositifs à usage unique et la gestion des millions de kilos de déchets médicaux résultant ont suscité l’intérêt d’utiliser la technologie UVC pour décontaminer des instruments médicaux. Quelles en sont les applications ? Comment profiter de ce système de désinfection ? Est-il efficace contre la COVID-19 ? Les réponses en détail.
I. Désinfection d’outils médicaux par UVC : des défis à relever
Une lampe UVC émet un rayonnement ultraviolet d’une longueur d’onde de 254 nm (nanomètres). Il s’agit d’une onde germicide extrêmement efficace contre les micro-organismes comme les virus, les bactéries et les moisissures. Cependant, ces luminaires désinfectants disposent des caractéristiques qui leurs sont propres.
A. Les critères de performance de la désinfection
L’efficacité du rayonnement UVC dans la désinfection de matériels médicaux dépend de plusieurs critères dont :
- l’intensité ;
- la transmittance ;
- la durée d’exposition ;
- la longueur d’onde du rayonnement UV.
Au sujet de la durée d’exposition, le Docteur Anthony Griffiths et son équipe du Boston University School of Medicine ont déjà évalué la performance de la technologie UVC [1]. Ils ont remarqué qu’une dose de 5 mJ/cm2 pendant 25 secondes peut détruire 99,99999 % du virus SRAS-CoV-2.
B. Les limites de la lampe germicide UV-C
Pour que la désinfection de matériels médicaux reste efficace, il est essentiel de considérer les limites de ces luminaires désinfectants :
- L’entassement des instruments peut créer des zones d’ombre bloquant le rayonnement UVC. La dose d’UVC devient insuffisante.
- La matière de base des instruments à décontaminer absorbe le rayonnement ;
- Les instruments sont composés d’une couche profonde inaccessible au rayonnement UVC. Le taux d’irradiance baisse progressivement au fur et à mesure que le luminaire germicide pénètre dans la couche la plus profonde du matériel. Il devient alors inefficace notamment contre les spores.
- Les doses d’UVC efficaces peuvent être trop élevées au point d’endommager les instruments médicaux à décontaminer.
Dans tous les cas, la désinfection d’outils médicaux par UV-C suit déjà une procédure prédéterminée au sein des établissements de santé et des laboratoires d’analyses médicales.
II. La réponse du HCSP face au retraitement des dispositifs à usage unique
Pour la HCSP (Haut conseil de la santé publique), l’utilisation de masques recyclés est recommandée uniquement à condition que le processus de recyclage ait été validé par une agence nationale.
Le Haut conseil a toutefois pris en considération l’évaluation menée par l’ANSES (Agence nationale de l’alimentation, de l’environnement et du travail) [2]. En effet, cette dernière a étudié plusieurs traitements susceptibles d’inactiver les virus dans des délais courts. L’agence a distingué dans ce cadre les 2 méthodes les plus prometteuses :
- l’irradiation gamma et UV d’une part ;
- l’effet thermique d’autre part.
III. La technologie UVC, raccordée au développement durable
La désinfection de matériel médical par UVC reste en accord avec le développement durable. Elle ne génère ni déchets ni produits toxiques.
Le règlement européen autorise le reconditionnement des dispositifs à usage unique dès que ces derniers sont conformes aux spécifications communes publiées le 19 août 2020 [3]. Les États membres qui autorisent cette démarche :
- favorisent l’économie circulaire des soins ;
- protègent l’environnement et la santé publique ;
- réduisent le volume des déchets liés aux soins.
Conclusion
La désinfection de matériel médical par ultraviolet reste une procédure basée sur un cahier des charges strict. Ce dernier doit prendre en considération les caractéristiques du matériel et la validation des soumissionnaires par une agence nationale. Toutefois, dans le cadre de la désinfection de clinique pour limiter les infections nosocomiales, Novalum représente le professionnel habilité dans ce domaine.
Références
[2] L’utilisation de masques recyclés recommandée uniquement si le recyclage a été validé (HCSP)